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Les entreprises regagnent confiance en la stabilité de leur activité mais s’inquiètent fortement pour l'avenir économique de la France

Dans un contexte économique marqué par les défis majeurs en France et en Europe, les entreprises affichent un regain d’optimisme quant à la stabilité de leur activité à court terme. La nomination du nouveau gouvernement et le vote d’un budget 2025 sont perçus comme des leviers de confiance et de relance. Cependant, ceci est tempéré par une inquiétude marquée face à la dégradation de la situation économique, notamment, sous l’impact des mesures protectionnistes américaines, et la quasi-totalité des répondants prévoit une augmentation des dépôts de bilan de leurs clients. Les difficultés de trésorerie restent un défi majeur, en particulier pour les TPE et PME, qui souffrent d’un manque structurel de fonds propres et subissent le désengagement des banques.

Baromètre ARC d'avril 2025 - Depuis près de 15 ans, le Cabinet ARC, acteur spécialisé dans la gestion du poste clients et du recouvrement de créances, publie régulièrement un baromètre qui vise à mettre en évidence la perception, dans les entreprises, de l'évolution de leur activité et de l'avenir économique de la France. Ce baromètre est, ainsi, un indicateur de référence sur les problématiques du financement des entreprises et de leur santé financière. L'étude a été menée avec l'IFOP auprès de 500 entreprises de 50 salariés et plus, entre le 8 et le 28 avril 2025.

Un regain d’optimisme des entreprises malgré un contexte économique morose - Une forte majorité des entreprises interrogées (74 %) des entreprises interrogées prévoit la stabilité de leur activité au cours des 6 prochains mois , en nette hausse par rapport au dernier trimestre 2024 (+ 15 points), tandis qu'une sur dix (14 %) anticipe un recul (soit -11 points par rapport à octobre 2024). Elles sont, par ailleurs, 65 % à estimer que la stabilité politique en France, avec la nomination du nouveau gouvernement et le vote d’un budget 2025, est de nature à redonner confiance aux agents économiques (banques, entreprises, ménages) et relancer la croissance.

Cependant, seules 12 % des entreprises ambitionnent une croissance de leur activité, un taux en baisse de 6 points par rapport à octobre 2024, atteignant un niveau plus bas que celui observé lors de la crise sanitaire de la Covid-19 (13 % en septembre 2020).

Les répondants ont très majoritairement manifesté un fort pessimisme quant à leur degré de confiance en l'avenir. En effet, la plupart des entreprises interrogées (88 %) se sont déclarées convaincues de la dégradation de la situation économique française au cours des 6 prochains mois. Par ailleurs, la situation politique aux États-Unis, et plus précisément les mesures protectionnistes annoncées par l'administration américaine, nourrissent également ce sentiment : plus de 9 entreprises sur 10 (91 %) estiment que ces décisions vont perturber l’économie française.

Quasiment toutes les entreprises consultées (98 %) pensent que le contexte économique entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan chez leurs clients.

Les difficultés de trésorerie restent un défi majeur, en particulier pour les TPE/PME - Face à un manque structurel de fonds propres des TPE/PME, plus de 7 entreprises interrogées sur 10 (71 %) sont convaincues du désengagement des établissements bancaires vis-à-vis des TPE/PME qui ont utilisé leur prêt garanti par l'État (PGE) et ne l'ont pas encore remboursé. Près de la moitié des sondés (49 %) constate que, au regard de la situation économique actuelle, les assureurs-crédit se désengagent vis-à-vis des TPE/PME.

Dans cette configuration, il n’est pas surprenant que l’allongement des délais de paiement reste, pour une très large majorité des répondants (79 %), le premier moyen utilisé pour compenser les besoins de trésorerie, alors même que cette pratique est particulièrement nuisible au tissu économique.

La situation est d’autant plus préoccupante que 94 % des répondants estiment que les retards de paiement ne se sont pas améliorés, voire qu’ils continuent de se dégrader pour 16 % d’entre eux, mettant mécaniquement en danger la santé financière des entreprises. Dans ces conditions, plus d'1 PME sur 5 (55 %) déclarent refuser de répondre aux appels d'offres émis par le secteur public, par crainte de ne pas être payées ou de subir des délais de paiement trop longs.

Les dirigeants de TPE/PME n'ont pas l'accompagnement juridique suffisant pour prévenir et gérer les difficultés financières - Seulement 55 % des sondés savent quel est le rôle du médiateur du crédit. Près de 8 entreprises sur 10 (79 %) plébiscitent deux solutions impactantes pour remédier aux retards de paiement : la création d’une notation des délais de paiement, permettant de vérifier les pratiques d’une société avant de s’engager commercialement (pour 79 % des entreprises sondées), ainsi que les amendes infligées par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) soient proportionnelles aux résultats des sociétés ne payant pas leurs factures à l’heure, afin d’être véritablement dissuasives (pour 85 % d'entre elles).

Étude Cabinet ARC/IFOP avril 2025